Test de Red Dead Redemption

Publié le par citygames.over-blog.net

http://images.playfrance.com/5/2095/zoom/4638.jpgEtat :
Disponible
Développeur :
Rockstar San Diego
Distributeur :
Rockstar Games
Thème :
Au pistolet

Genre :
Action
Nb de joueurs :
1
Online
Oui

 

 

Célèbre pour avoir œuvré sur la série Grand Theft Auto, le studio Rockstar se compose de plusieurs entités dont la plus connue reste Rockstar North pour cette désormais mythique série. Mais une autre talentueuse équipe basée à San Diego revendique sa part de popularité de la plus belle des manières en nous livrant aujourd’hui un Red Dead Redemption d’anthologie. Retenez bien ces initiales puisque RDR deviendra bientôt aussi culte que GTA !

 

L’appel des grands espaces

 


Suite de Red Dead Revolver dont nous gardons surtout le souvenir d’un développement chaotique, Redemption nous place une nouvelle fois dans les santiagues de John Marston, un ancien hors-la-loi qui oscille toujours entre les deux côtés de la barrière. Les premières minutes jouent la carte du mystère : durant un générique digne d’une production hollywoodienne, nous assistons au départ forcé de notre héros, encadré par deux hommes de loi, dans un train direction le grand ouest américain. Une fois sur place, devant un repaire de voyous, John joue les négociateurs auprès de ses anciens frères d’armes qui ne l’entendent pas de cette oreille et lui tirent dessus, le laissant pour mort. A votre réveil, vous voyez le monde avec un regard neuf, sauvé de justesse par des fermiers. L’heure de la rédemption vient-elle de sonner ?

Cette mise en bouche donne le ton d’une ambiance qui ne vous lâchera pas avant le générique de fin. Jouer à Red Dead Redemption, c’est prendre part à une page de l’histoire de l’Amérique qui ne demande qu’à être écrite. Les étendues sauvages à perte de vue implorent que l’on vienne les explorer, le soleil écrase la faune et la flore sauvages, à des années-lumière du bordel permanent des grandes villes d’un GTA. C’est surtout une époque où la frontière entre le bien et le mal n’est pas encore bien placée, où la détention d’armes à feu est la norme, où le danger est partout présent et où les exécutions publiques ne dérangent personne. Un monde viril, peu civilisé, qui se présente surtout comme un immense bac à sable pour le joueur pointilleux, et comme le cadre d’une mémorable histoire pour le joueur qui survolerait seulement le jeu. Parce qu’encore une fois avec Rockstar, le mode histoire est juste la partie visible de l’iceberg.

 

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Le gameplay se découpe en trois gros morceaux : l’histoire, les quêtes annexes et les parties multijoueurs. N’ayons pas peur des mots : celui qui se contente d’enchainer les missions scénarisées de Red Dead Redemption sera légèrement passé à côté du sujet tant l’univers se révèle vaste à appréhender. Bien sûr l’essentiel sera là mais il offre tellement qu’il serait dommage de passer à travers.


GTA : Far West

 


Le joueur peu investi qui voudrait parcourir Red Dead Redemption à la va-vite tombera sur une histoire à rebondissements, au scénario plus posé, plus mature que dans un GTA. Ici les trahisons et les morts ne s’enchainent pas aussi vite, laissant le temps au joueur de découvrir l’univers, de faire connaissance avec les protagonistes et de s’attacher à eux. Si elle débute calmement, avec de nombreuses phases d’apprentissage, la quête principale monte par la suite en puissance et les missions en intérêt. Ce n’est pas que le dressage de chevaux ou la navigation d’un troupeau de vaches ne nous intéressent pas, mais à la longue on pourrait se croire dans un épisode de « La petite maison dans la prairie ».

Rassurez-vous, il n’en est rien et rapidement les fusils et les pistolets se mettent à cracher du feu, les victimes à tomber au sol. Le réalisme est de mise dans les gunfights : une balle dans la jambe immobilise la cible et une dans la tête la calme définitivement. Pour viser avec précision, John dispose d’une jauge de sang froid lui permettant de ralentir le temps pendant qu’il ajuste un crâne. C’est bien pratique et envoie un petit effet bullet-time dans les affrontements les plus stylés. Détail amusant : les corps restent au sol alors on peut les détrousser de leurs précieux dollars. Le système de couverture hérité de GTA IV est toujours présent et celui de la vie que se recharge d’elle-même quand on est au calme aussi. Mais la résistance de notre cow-boy est assez limitée alors vous ne ferez pas le malin bien longtemps. Heureusement qu’il est possible de se soigner pendant les échauffourées.

Les affrontements ne se déroulent pas uniquement à pieds puisqu’à cheval ou à diligence c’est le même combat : on dégaine et on ne rengaine que lorsque tout le monde est à terre. Si au début on craignait que la gestion simultanée des déplacements et des échanges de coups de feu ne tendent vers le calvaire, on s’y fait rapidement puisque au moment de tirer (boutons L2 et R2 enfoncés) les chevauchées restent rectilignes, comme guidées sur des rails. On peut ainsi suivre sa trajectoire et défourailler en même temps, sans perdre une miette des événements importants fixés par la caméra en maintenant le bouton Rond enfoncé.

D’une manière générale, le déroulement des missions se présente comme dans un GTA : les initiales des prénoms de vos donneurs d’ordres apparaissent sur la carte et il vous suffit d’aller leur parler pour vous lancer dans une quête. Il n’est pas nécessaire de terminer toutes les missions d’un personnage pour passer au suivant, de nouvelles rencontres ouvrent de nouvelles grappes et ainsi de suite. Le jeu offre ainsi une grande liberté d’action. Les ravitaillements se font en ville dans des échoppes dédiées comme le médecin pour des médicaments, l’armurerie pour les armes et munitions, le magasin pour faire de plein d’articles divers et le cinéma pour se distraire. Et pour se loger, il est possible de s’acheter une chambre dans un bouge miteux ou bien de camper en pleine nature devant un feu. Du Rockstar dans toute sa splendeur, en long en large et en excellent. Mais c’est vraiment avec les à-côtés que le titre devient exceptionnel.

De quel côté êtes-vous ?

 


Le jeu fourmille en effet de détails bien pensés, dignes d’une production Kojima, comme par exemple la gestion de son cheval. Des pressions répétées sur le bouton Croix assènent des coups d’éperons au canasson ce qui provoque trot, galop voire double ou triple galop. Pour voyager loin il faut ménager sa monture et une jauge située à gauche de la carte est là pour nous le rappeler : trop de coups de talon et l’animal vous éjectera pour vous apprendre les bonnes manières. Ce genre de trouvailles abonde dans Red Dead Redemption, ce qui lui apporte une crédibilité.

Il y a tellement de choses à faire dans le Far West : on peut participer à des mini-jeux dans les villes comme le lancer de couteaux, on peut s’amuser à dresser des animaux, à faire du poker dans les saloons, à remplir toutes les conditions qui servent à débloquer de nouveaux costumes, à capturer des hors-la-loi, morts ou vifs au bout de votre lasso… On trouve également tout un tas de petits boulots comme celui de veilleur de nuit dans les villages (le cycle jour/nuit en géré), de chasseur de trésors, de chasseur de gibier, d’expert en botanique, d’explorateur ou simplement de bon samaritain. En effet, vous croisez régulièrement sur votre route des étrangers qui appellent à l’aide parce qu’ils sont malmenés par des brigands. Vous pouvez alors les sauver ou poursuivre votre route.

 

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Mieux, des civils vous demanderont souvent de l’aide pour résoudre leurs problèmes : vous pourrez accepter ou décliner et surtout remplir ces objectifs à votre façon. Par exemple, quand un homme a besoin d’une parcelle de terre vous pouvez la racheter à son propriétaire légitime ou bien la reprendre de force. Le choix est votre mais ne se fera pas sans conséquence puisqu’il agira directement sur votre jauge d’honneur et donc sur votre réputation. A la manière d’un Infamous, vos actions – autant dans les missions scénarisées qu’annexes - gonflent d’une manière ou d’une autre votre réputation et par conséquent la façon dont les gens vous traitent. Un héros aura des ristournes dans les magasins et l’aide des citoyens quand un paria sera recherché par le Marshall du coin pour être pendu haut et court. Un principe excellent qui assure une aventure personnelle couplée à une très bonne replay value. Il y a clairement de quoi faire, des défis à relever, des trophées à gagner. Et ce n’est que pour la partie solo puisque le multijoueurs prolonge un peu plus le délice

.
Une durée de vie énorme

 

http://images.playfrance.com/5/2095/zoom/7570.jpgCe qui manquait réellement à GTA IV, c’était de s’y adonner à plusieurs. Sur ce point, Red Dead Redemption dépasse le maitre en proposant des parties en ligne dans le même monde ouvert que l’aventure en solo. On peut ainsi s’adonner à des parties rapides très classiques avec des amis du style capture de drapeau, matchs à mort en solo ou en équipe et quelques variantes du genre. Il suffit de retrouver des collègues au point de ralliement et c’est parti.
De vraies missions en coopération complètent ce tableau, ce qui dope encore un peu plus la durée de vie du jeu initialement d’une vingtaine d’heures pour le scénario et le double en comptant les exploits individuels et les quêtes annexes. Le score tombe facilement à la hauteur du dernier Final Fantasy si vous vous faites une réputation en multijoueurs. Tout est fait pour, puisque les parties à plusieurs permettent de débloquer tout un tas de bonus utilisables également dans l’aventure principale. Notez également que pour une fois, des bonus pour le PlayStation Home sont également déblocables selon votre talent. Une bonne idée qui incitera certains résistants à créer leur avatar.


Enfin, Rockstar profite de son jeu pour ouvrir un social club qui, un peu à la manière d’Ubisoft dans le dernier Assassin’s Creed et son site Uplay, vous fera gagner des bonus inédits en créant un compte. Une manière comme une autre de grossir leur base de données marketing mais qui est récompensée directement dans le jeu alors osez.


J’espère que ce test était suffisamment clair pour que vous compreniez que Red Dead Redemption est un jeu d’une très grande qualité qui réunit tout ce que l’on aime à l’heure actuelle dans le jeu vidéo : un monde vaste à explorer, d’une profondeur incroyable, plein d’action et de rebondissements et qui n’oublie pas de s’équiper d’une réalisation superbe et d’une expérience multijoueurs riche. Bref, annulez vos vacances, cette année vous partez au Far West !

 

 

Graphismes
9 / 10
Jamais le Far West n'aura été aussi crédible dans un jeu vidéo grâce à la multitude de détails qui habillent l'écran. On perd souvent son temps à explorer les moindres recoins ou à regarder le soleil se coucher.

 

Jouabilité
9 / 10
La prise en main héritée de GTA fait des merveilles, et il faut juste faire quelques pas pour retrouver ses reflexes. Les animations, aidées par un excellent moteur physique, assurent le spectacle.

 

Son
9 / 10
Les voix originales américaines sont inspirées et les musiques à base de sifflements et de guitares sèches nous renvoient directement aux bons vieux westerns de l'enfance de nos parents.

 

Durée de vie
9 / 10
Comptez bien vingt heures pour terminer l'aventure principale, le double pour faire toutes les quêtes annexes et encore une louche pour le multijoueurs et les trophées. Un achat bien rentable.

 

Fun
9 / 10
On aurait pu craindre une simple transposition de GTA dans un nouveau décor mais le gameplay le dépasse désormais tellement qu'il met la barre très haute pour le cinquième volet. Le hit de l'été.

 


Verdict

9/10

Red Dead Redemption sublime le concept de GTA en le dépassant sur pratiquement tous les points : la superbe réalisation du jeu sert à merveille un gameplay profond où la liberté d'action permet à chacun de vivre sa propre aventure. De quel côté de la loi serez-vous ? Comment occuperez-vous vos journées et vos nuits ? Arriverez-vous à tout voir ? Et comme si cela ne suffisait pas, le jeu à plusieurs enrichit encore un peu plus l'expérience solo et la durée de vie déjà énorme. Vous n'avez aucune raison de passer à côté.

 

 

Publié dans Tests

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